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SUD Collectivités Territoriales de la Haute-Garonne : Lettre ouverte au Ministère de la culture : sans argent public, pas d'écoles d'art et design publiques !

Lettre ouverte au Ministère de la culture : sans argent public, pas d’écoles d’art et design publiques !

La section SUDCT de l’ISDAT se mobilise.
À Toulouse, aux « Beaux-Arts » C’est l’enseignement de l’art, de la danse, du design, du design graphique,
de la musique qui sont en danger en raison d’une crise budgétaire.

Publié le 26 janvier 2023

Madame la ministre,

Depuis plusieurs semaines, les écoles supérieures d’art et de design se mobilisent face à la dégradation des conditions d’étude et de travail qu’imposent des moyens budgétaires en baisse et un fonctionnement structurellement inadapté aux missions d’enseignement supérieur. Ainsi, mercredi 18 janvier, vingt écoles agissaient de manière concertée pour rendre visible dans l’espace public et dans les médias le mot d’ordre : "Art et design : sans argent public, pas d’écoles publiques". En vue de cette journée de mobilisation et à la suite de celle-ci, réunions, assemblées générales et ateliers se sont déroulés et continuent à avoir lieu dans un nombre croissant d’établissements.

En effet, alors que leurs dotations budgétaires stagnent ou régressent depuis plus de 10 ans, les écoles supérieures d’art et de design en France sont soumises à des coûts de gestion importants et à la démultiplication de leurs missions et activités. S’ajoutent à cela une inflation constante et, aujourd’hui, les coûts de la crise énergétique et de la non-compensation par l’État du dégel du point d’indice des agents de la fonction publique.

Par conséquent, dans l’ensemble de nos écoles, une grande précarité budgétaire et des situations récurrentes de déficit conduisent à des mesures d’austérité : baisse des moyens au service de la pédagogie, hausse des frais d’inscription et de scolarité, précarisation des personnels ou suppressions de postes. Certaines écoles sont gravement affaiblies ou menacées — vous n’êtes pas sans l’ignorer — telles l’ESAD de Valenciennes ou l’EESI Angoulême-Poitiers, et plus largement, ce sont tous les établissements qui font face à une crise aiguë.

C’est la raison pour laquelle s’est constituée l’inter-organisation "Écoles d’art et design en lutte", rassemblant des syndicats et collectifs étudiants, des syndicats de personnels et d’artistes, des collectifs de travailleur·euses de l’art ainsi que des étudiant·es et personnels de nombreuses écoles.

Ensemble, nous rejetons toute fermeture d’école et défendons le maillage territorial des écoles supérieures d’art et de design, qui seul garantit la diversité et l’accès démocratique à l’enseignement supérieur artistique. Nous refusons la diminution des moyens alloués au travail pédagogique, la hausse des frais d’inscription et de scolarité, le traitement inégalitaire entre les étudiant·es relevant du Ministère de la Culture et celleux relevant de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Nous combattons la précarisation des personnels, qu’ils soient enseignants, administratifs, techniques ou culturels, et la mise en danger de leurs emplois.

Pour que les écoles d’art et de design puissent mettre en œuvre leurs missions d’enseignement supérieur, pour qu’elles puissent répondre aux nombreuses exigences et préconisations définies par votre ministère et par l’HCERES, pour qu’elles puissent proposer un service public de qualité et ne soient pas promises à une dégradation certaine au profit de l’enseignement privé, il est absolument nécessaire que l’État se réengage clairement en faveur de l’ensemble des établissements sous sa tutelle. Qu’il s’agisse des écoles nationales ou territoriales, l’État ne peut s’abriter derrière le statut distinct des écoles pour abandonner ses responsabilités.

Avec les autres ministères concernés, le ministère de la Culture doit permettre non seulement de faire face à la mise en danger actuelle des écoles, mais aussi de répondre à des exigences formulées sans effets depuis trop longtemps maintenant : accroissement des aides aux étudiant·es, remboursement des frais d’inscriptions pour les étudiant·es boursier·es, réfection des bâtiments, révision du statut des EPCC et revalorisation des statuts de l’ensemble des personnels, notamment les personnels enseignants selon le scénario défendu par les syndicats (alignement des statuts des enseignant·es des écoles d’art territoriales et nationales et revalorisations pour tous·tes).

Étudier est un droit, pas un privilège. Le faire dans de bonnes conditions est la seule façon de préserver le service public de l’enseignement supérieur. Ne doutant pas de votre adhésion à ces principes, nous requerrons, Madame la Ministre, la possibilité de vous rencontrer au plus vite, avec vos services ayant compétence en matière d’enseignement supérieur artistique.

Nous savons que vous devez très bientôt rencontrer les présidences et directions d’établissements au sujet de la situation des écoles d’art et de design. Il ne saurait être question de déterminer l’avenir de celles-ci sans dialoguer avec les principaux protagonistes que sont leurs personnels et leurs étudiant·es, au travers de l’inter-organisations qui les représente.

Veuillez agréer, Madame la Ministre, l’expression de notre très haute considération.

Écoles d’art et design en lutte
Signataires

CGT-Séla 31 ; Économie solidaire de l’art ; La Buse ; Le Massicot ; Les Mots de trop ; SNAP-cgt ; Snéad-CGT ; STAA CNT-SO ; SUD Collectivités Territoriales

et les étudiant·es et personnels mobilisé·es de :
l’ÉESAB Rennes, Brest, Quimper et Lorient, de l’ÉSAAIX, de l’ÉESI Angoulême-Poitiers, de l’ÉSA des Pyrénées - Pau-Tarbes, de l’ÉSAD Valenciennes, de l’isdaT - Toulouse, de l’ENSAPC Cergy, de l’ESADHaR - Le Havre, de l’ÉSAD TALM - Angers, de l’EBABX Bordeaux, de l’ÉSAD Grenoble-Valence, de l’ENSBA Lyon, de l’ésban Nîmes, de l’ESACM Clermont-Ferrand, de l’ESADSE Saint-Étienne